faire des élevages en Guyane

Salut à tous les membres de la part d'un nouvel inscrit.
L'envie de construire une volière dans mon jardin près de Cayenne me titille depuis un certain temps. L'idée est de faire quelque chose de juste assez grand pour que certains Heliconius puissent s'y reproduire, melpomene entre autres, ainsi que d'autres espèce peu exigeantes en matière d'espace (Parides?certains Ithomiinae?....). Ce serait bien plus sympa que les petites cages de mes modestes élevages.
Le hic, c'est que je n'ai aucune idée des dimensions minimales dans laquelle il me faut la concevoir. J'en appelle donc à la bonne volonté de ceux d'entre vous qui peuvent m'éclairer de leurs conseils. Je suis bien conscient qu'un projet comme celui-ci n'est pas si simple à mener à bien. C'est d'autant plus le cas en ce qui me concerne, que ma connaissance des plantes nourricières est assez limitée. Je suis donc également preneur de tous conseils en la matière. Merci d'avance

Au plus grand au mieux

En plus vu que question température et hygrométrie tu es bon une structure légère en bois devrait suffire.

Après faut voir de combien d'espace tu dispose, mais comme le mieux serait de pouvoir circuler dedans (beaucoup plus simple pour la maintenance) faut prévoir au moins 2m sur 4m, mais une structure de 4x4 serait géniale.

Le petit veinard qui habite en Guyane…
Là bas l’élevage est très simplifié ; on est dans le climat.

Une simple grande cage recouverte de filet suffit. Pour la dimension minimum, il est difficile de tomber en dessous de 2mx2mx2m.
Il vaut mieux un rectangle qu’un carré, par exemple 2mx 4m qui est une bonne proportion. Et pour la hauteur entre 2m et 2,5m c’est suffisant. Le rectangle permet en outre d’ombrager une partie de la volière ce qui permet aux papillons de choisir ; le reste doit rester au soleil.

Question plantes il est évident que tu dois les reconnaitre si tu veux arriver à faire de l’élevage. A mon sens les plus faciles à gérer seront certaines Passiflores pour les Heliconidae, les Solanum pour les Mechanitis (Ithomidae) , les aristoloches pour les Parides et Battus, en se souvenant que toutes les aristoloches ne conviennent pas à tous les parides : identifier d’abord le parides puis rechercher l’aristoloche qui pousse dans le voisinage, les Pterocarpus, lonchocarpus, Mucuna… pour les Morpho helenor et achilles. Pour le reste, c’est presque une plante différente pour chaque espèce.

Un grand merci Morpion et à JPv pour vos réponses à mes interrogations. Donc, il n'est pas nécessaire d'envisager une méga installation pour pouvoir obtenir des accouplements et des pontes d'Heliconius, de Parides, Ithomiinae. Bonne nouvelle! J'ai largement la place de construire une volière de 4 ou 5 m sur 6, tout en restant dans des limites raisonnables question budget, et en primequelques jours de vacances devant moi pour me mettre tout de suite au travail.
Pour ce qui est des plantes-hôtes, la tâche erisque d'être un peu plus ardue. Résidant en Guyane depuis un an et demi, et malgré de fréquentes sorties en forêt, je n'ai trouvé H. melpomene qu'à Saut Maripa (St Georges) Je ne l'ai à vrai dire pas spécialement recherché, étant plutôt polarisé question chasse sur les Riodinidae. H.erato par contre, est en tous cas bien visible et fréquent à peu près partout alors que H. melpomene semble très localisé en Guyane. J'adresse d'avance un grand merci à ceux qui pourraient m'indiquer quelques biotopes fréquentés par l'espèce moins éloignés de Cayenne que Saut Maripa pour y prélever un petit nombre d'individus. . Sachant que la passiflore sur laquelle l'espèce se reproduit ici est très locale, inféodée à des zones très humides, que je suis loin d'être un spécialiste des passiflores, etc. je crains d'avoir bien du mal à la découvrir en forêt. Existe-il une espèce plus commune sur laquelle melpomene accepte de pondre en captivité et qui soit acceptée par les chenilles?
De même, concernant les aristoloches, je n'ai eu que deux fois l'occasion d'en trouver en forêt, la première fois en assez grand nombre dans une petite clairière vers Saut Léodate,mais qui a été récemment anéantie pour cause de débardage, une autre isolée vers St Laurent. Les chenilles élevées se sont révélées dans les deux cas être celles de P. vertumnus. Apparemment pas évident non plus de trouver des aristo en forêt quand on ne sait pas où les chercher. Alors, même question que tt à l'heure, certains Parides acceptent-ils des espèces que l'on peut se procurer chez des horticulteurs, je pense à braziliensis par exemple. JPV, si tu me lis, est-il possible de greffer des passiflores où faut il prendre la racine pour les replanter? Du coq à l'âne une dernière petite question: Quelle Asclépiadaecae planter dans mon jardin pour attirer les rares Danaus eresimus dont on aperçoit parfois un individu isolé en zone semi-urbaine?
Encore un grand merci pour votre aide et votre patience que j'espère ne pas avoir définitivement lassé par tant de questions.

Forbestra a écrit:

...question chasse sur les Riodinidae...

Et les lycènes tu fais un peu aussi? Si oui faut absolument qu'on se croise en novembre quand je viendrais en Guyane!!
EDIT : Et bien entendu même si ça t'intéresse pas on peut se faire une petite chasse à deux, c'est toujours plus sympa à deux.

Pour info, souvent les passiflores se bouturent ce n'est pas la peine de les arracher.

Il faut en couper un morceau de 20 cm environ sans fleur et mettre dans un vase au chaud. Quand des racines apparaissent (1 - 2 cm) mettre en terre.

Il y a peut être d'autres méthodes plus efficaces mais ça marche.

Bruno

Melpomene, contrairement à erato est inféodé aux zones humides pour ne pas dire plus. Il est donc localisé en bordure des rivières et il n’est pas utile de le chercher ailleurs.
Il n’est pas utile d’aller à saut maripa !!! Tu en as au larivot et jusqu’à Guatemala (ssp melpomene pure)

Dés que tu t’éloignes du littoral, c’est déjà métissé avec les 2 autres ssp (thelxopeia et meriana), donc bien varié : les ponts de la Comté (à Roura et route de cacao), le long du Kourou en remontant vers le dégrad saramaca, sur le sinamary (au synarive). Voilà pour les plus proches de Cayenne.

Melpomene vit essentiellement en Guyane sur les Passiflores du groupe de Laurifolia, espèce qui se bouture bien : couper juste sous un nœud enlever la majorité des feuilles et les extrémités trop jeunes et trop molles (attention aux œufs de melpomene qui y sont à peu prés surement), pour limiter la transpiration directement dans un pot avec une terre un peu sablonneuse et à l’ombre. Tu as un vaste pied de laurifolia en allant sur Roura, juste après le pont à droite. Si les cantonniers n’ont pas été trop virulents, elle s’avance vers la route, mais reste peu visible en dépit de sa taille car les feuilles sont très quelconques et se fondent bien dans les reste de la végétation.

Aristoloche : inutile de chercher à greffer. En général le bouturage est très facile (toujours couper sous un nœud) A. brasiliensis est normalement toxique pour les Parides, au moins tous ceux que j’ai testés. On trouve des papsilore çà et là, le plus facilement un an après un déboisement dans les pistes de débardage comme tu le souligne. Sinon, il faut inspecter les endroits où se tiennent le plus volontiers les Parides et chercher autour la plante ; pas évident quand elle a grimpé dans la canopée !

Pour les Asclepias, la vulgaire Asclepias curassavica convient à merveille ; elle est employée pour la décoration des jardins ? Sinon il y a au larivot (après le pont en filant sur Kourou, coté droit) des Gonfocarpus avec quelques eresimus justement dans les parties un peu en Savane. Le problème c’est d’y accéder maintenant l’entrée est masqué par une masse de broussailles.
Et maintenant bon courage !

Pour vos conseils, vos suggestions, toutes vos infos. Au boulot maintenant! Je vous tiendrai bien sûr au courant des premiers résultats ou échecs!
Oui, Morpion, je prends aussi les lycènes que je trouve, sans les rechercher systématiquement. Je suis tout à fait partant pour chasser avec toi en novembre. Je suppose que ce ne sera pas ton premier séjour ici? Les Lycènes sont généralement assez bien représentées en saison sèche où on les trouve au poste car la saison des fleurs attractives est passée.
Encore merci à vous tous

Forbestra a écrit:

Pour vos conseils, vos suggestions, toutes vos infos. Au boulot maintenant! Je vous tiendrai bien sûr au courant des premiers résultats ou échecs!
Oui, Morpion, je prends aussi les lycènes que je trouve, sans les rechercher systématiquement. Je suis tout à fait partant pour chasser avec toi en novembre. Je suppose que ce ne sera pas ton premier séjour ici? Les Lycènes sont généralement assez bien représentées en saison sèche où on les trouve au poste car la saison des fleurs attractives est passée.
Encore merci à vous tous

Si si, premier séjour en amérique du sud!

Enfin, faudrait d'abord que le pétrole arrête de monter sinon ça va revenir très cher ce voyage