Dryas ou pas Dryas

Question:

Quel est le papillon représenté sur la photo ci-dessous?
C'est une collègue qui m'a montrée cette photo. Ma première réaction c'est de lui dire qu'il s'agissait de Dryas julia et je lui ai demandé ou elle l'avait prise.

Surprise: Thailande Koh Samui ????

Je me suis dit merde! Dryas julia est une espèce américaine ce n'est donc pas lui pourtant qu'est ce qu'il lui ressemble

Donc soit Dryas julia a été introduit en Thailande soit c'est un autre papillon mais lequel?





Bon aux experts de jouer, merci

Bruno

Aucun doute, c'est bien un Dryas julia et en plus d'Amérique centrale (peu de marques noire, couleur terne).

Que fait il en Thaïlande? Trés probablement une importation d'une des serres à papillons pour augmenter leur diversité.
Quand je pense à tous ce qu'ils ont comme espèces et le peu qu'ils élèven c'est vraiment scandaleux, sans parler du risque d'introduction d'une espèce qui n'a rien à faire là et qui peut trouver des Passiflores lui convenant, et s'implanter durablement.

C'est beau mais bien dommage de voire ça...

jpv a raison, on m'a dit qu'il y avait une serre à papillons à environ 1 km. Il se sera échappé

Bonjour,
J'incruste une question moyennement dans el sujet :

Que font les gérants des serres quand la saison est passée (en france, et donc en hiver) des chenilles que les papillons ont donnés ? Puisqu'apparement pas mal d'entre elles ne s'embêtent pas et achètent directement des chrysalides pour animer leur serres au début de la saison ?

Toutes les serres achètent des chrysalides car il n’est pas rentable pour elles d’avoir du personnel à temps mlein pour gérer les élevages et les plantes sans parler du coût supplémentaire des locaux qui s’y ratachent.
La plupart ne font pas d’élevage ou très exceptionnellement pour montrer des chenilles aux visiteurs.

Il y en a quand même qui font de gros efforts dans ce sens, soit pour limiter les achats, par exemple « papillons d’Amarante » à L’Espérou dans l’Ariège, soit pour conserver des souches rarement ou trop irrégulièrement sur le marché comme le « naturospace » de Honfleur ou bien « le paradis des papillons » à Sanguinet prés de Bordeaux.

A la fermeture, la température de la serre est abaissée et le restant des papillons continue tant bien que mal à vivre jusqu’à leur mort naturelle.
A noter que le Naturospace n’est fermé que 2 mois par an et que pendant ces 2 mois la température est maintenue assez élevée pour préserver l’énorme collection de plantes qu’y s’y trouvent, dont certaines rares. Dans ces conditions les papillons vivent presque normalement et bien qu’il n’y ait plus d’apport extérieur, une bonne quantité arrive à passer ces 2 mois et être encore vivants pour l’ouverture.

J'approfondis ce que vient de dire JPV.
En fait au Naturospace les consignes de chauffage (18° la nuit et 25° le jour) sont les mêmes toutes l'année. Pendant la période de Novembre à mars, le soleil ne permet pas de grimper au dessus de 25°C, alors que sinon nous laissons les températures monter jusqu'à 28-29°C. Pendant la période hivernale où nous faisons plus éclore de papillons, nous réduisons la durée de chauffe qui passe de 12 heures à 6 heures seulement. Economies obligent malheureusement! Cette modifications du climat a des conséquences:
D'une part beaucoup de papillons adultes ne trouvent pas une température suffisante et assez prolongée pour se nourrir correctement et meurent (cas des Graphium notamment) Les Nymphalides et Piérides supportent bien mieux cette vie au frais.
D'autre part un certain nombre de nymphalidés tropicaux entrent en speudo hybernation. Il vont vivre des mois dans le jardin sans bouger et ressortir dès que le jardin atteindra de nouveau des températures suppérieures à 27°C (à 1,80 mètres du sol). Ces papillons hibernant plutôt au sommet du jardin, il est possible que les températures qui déclenchent leur sortie soit bien plus élevée, de l'ordre de 30-33°C.
Enfin le plus gros problème touche l'élevage. D'une part les chenilles se retrouvent trop lontemps tous les jours à des températures où elles ne peuvent muer correctement. Le taux de mortalité augmente considérablement car elles n'ont pas le temps de muer pendant la période de chauffe (problème qui touche beaucoup Greta oto)
D'autre part les accouplements ne peuvent se produire que par très belles journées ensoleillées chaude. Or il arrive qu'en Normandie certains hivers soient très pluvieux. S'il fait gris pendant plus d'un mois et demi (durée du cycle) mes élevages d'Heliconius sont en péril.
Voilà sinon sachez que j'ai de la reproduction toute l'année dans le jardin. En ce moment par exemple tournent bien Heliconius ismenius et Siproeta steneles. Mais j'ai plein d'autres choses qui se maintiennent en petites quantités en attendant le retour de journées plus longuement chauffées. Finalement j'estime élever 20% des papillons du Naturospace tous les ans, ce qui est déjà énorme.

BM, Biologiste du Naturospace