Besoin conseils Elevage diurne Nouvelle-Calédonie

Bonjour, je souhaites commencer un élevage de lépidoptères diurnes en Nouvelle-Calédonie. J'ai une liste d'une quinzaine de papillons qui à été établie de la famille Papilionidae, Pieridae, Nymphalidae, Acraeinae et Danainae.

Par ou commencer? Attraper des imagos ou des chenilles?

Élever les chenilles directement sur les plantes hôtes ou en boite?

On me propose d'effectuer un élevage pilote avant de monter une vraie volière à papillons en milieu naturel? J'ai l'impression qu'il est plus compliquer à réaliser un élevage en intérieur qu'en conditions réelles? Je n'ai pas encore beaucoup de connaissances pratiques mais je me suis bien documenté.

Je vous remercie de vos avis et conseils.

Bonjour,

J'ai un peu de temps devant moi alors je vais vous répondre avec le plus de détails possible.

Déjà, ils faut être clair, monter une volière à papillons avec zéro connaissance tant sur la biologie que sur les techniques d'élevage, ce n'est pas réalisable. Enfin sauf si on veut faire quelque chose de très éphémère ou dans de mauvaises conditions pour les bêtes. C'est une volière qui serait destinée à quoi au juste ? Elle serait limitée à une seule espèce (parce que là, ça peut le faire) ? A mon avis, ça n'est pas UN élevage pilote qu'il faut réaliser, mais plusieurs si tu veux faire quelque chose de bien.
Pour le reste, je vais reprendre question par question.

1/ La collecte

- Déjà, il faut se renseigner sur les espèces susceptibles de convenir. Certaines ne supportent pas la captivité (ex : certaines Lycaenidae myrmécophiles) ou très mal (ex : reproduction chez les Graphium).

- Ensuite, il faut se renseigner sur l'aspect législatif des collectes. En Nouvelle-Calédonie, il y a des espaces protégés. Je suppose que les prélèvements sont interdits dans ces zones. Voici le lien : http://www.biodiversite.nc/attachment/229851/
Et certaines espèces sont protégées et donc interdites de tout prélèvements. Enfin apparemment, chez vous il n'y en a qu'une : Papilio montrouzieri. Mais il y a aussi les espèces rare ou menacées eti ne figurent pas sur cette liste (ais ça, c'est juste une question d'éthique). Il faut aussi se renseigner pour la plante nourricière. Voici le lien vers la liste : http://eprovince-sud.nc/sites/default/files/old-psud-delib/2009/04-2009-APS.pdf

- Il faut savoir ce qu'on ramasse. Ça permet d'éviter les espèces protégées, rares ou difficiles voire impossibles d'élevage. Un bon livre ou un site peuvent être utile. Pour ma part, je n'en connais aucun. (EDIT : en fait, j'ai trouvé ça --> http://www.lepido-france.fr/2008/11/lepidopteres-de-nouvelle-caledonie-bibliographie/)

- Quel stade privilégier ? Vu qu'à mon avis il y a beaucoup de parasites des larves en Nouvelle Calédonie, je déconseillerais de ramasser les chenilles. Enfin en tout cas pas celles qui sont au dernier stade. Les œufs ça peut être bien mais encore faut-il les repérer. Et puis il faudrait en ramasser une quantité suffisante pour réaliser un gros élevage (pas facile quoi). L'idéal reste les papillons et plus précisément les femelles fécondées mais ce n'est pas toujours évident de les faire pondre et sans connaissance, ça peut être compliqué suivant l'espèce...


2/ Elevage des larves

L'idéal, tu as raison, c'est l'élevage en extérieur. Mais le soucis chez toi, ce sont les parasites. En manchon bien protégés, c'est faisable. Suivant l'espèce, l'élevage en boite est aussi réalisable sans soucis.


Voilà pour tes premières questions (mais je suppose qu'il va y en avoir d'autres). J'espère que ton projet aboutira mais ça n'est pas si simple de se lancer là dedans. Ce n'est pas pour rien que l'élevage professionnel d'insectes est soumis à Certificat de Capacité !


Lucile

Bonjour,

L'idée est séduisante car je suppose que la Nouvelle Calédonie regorge d'espèces splendides. Lucile a assez bien résumé la situation.

En fait, il y a 2 questions: Pourquoi veux tu le faire? et De quel espace disposes tu?

Ensuite, il est plus qu'urgent de commencer à petite échelle sur une espèce commune puis quand tu maîtrises le sujet de passer à une autre. Le "pilote" est donc plus qu'impératif.

Bonjour,

Pour bien cadrer le sujet, ce n'est pas un projet que je fait en dilettante c'est une volière financée par la Nouvelle-Calédonie afin de participer au développement d'un parc naturel. C'est une volière destinée au public avec une quinzaine d'espèces à élever. Avant de construire cette volière, nous voulons savoir si ce projet peut etre réalisable avant de financer la construction de la volière (140 m²) Bien sure j'ai toutes les autorisations de collecte pour les espèces.

En premier lieu je pensais élever les chenilles collectées dans la nature dans des cages de 0.75x0.75x1.5m, avec à l’intérieur la plante hôte.
Peut être est il plus facile de les élever dans une boite avec des feuilles?

Qu'appelez vous élevage à petites échelle? Combien de chenille d'une espèce?

Par ou commencer pour être le plus efficace?

Je vous remercie

Bonjour,

C'est un joli projet et j'espère qu'il va aboutir. 140 m2, c'est grand, vraiment grand, et 15 espèces quand on y connait presque rien, ce n'est pas réaliste sur du court terme. Vous voudriez mettre en place pour quand ? Vous seriez seul ?
Pour répondre à votre question sur les boites à utiliser, l'idéal, c'est de mettre les chenilles sur la plante et non des feuilles coupées. Les parasites sont divers et variés (surtout des mouches et des guêpes) et il serait bon de vous renseigner sur ce que vous avez chez vous. Il y a probablement de petites espèces de guêpes et il faut une protection genre moustiquaire fine pour éviter leur passage. Ensuite pour les dimensions, ça va être fonction de l'espèce à élever. Idem pour la maintenance des imagos. La première chose est donc de déterminer ce que vous voulez élever.

Pour faire au mieux, il faudrait faire appel à un spécialiste. Il y a forcément des passionnés, surtout dans une zone si riche en insectes. Je vous conseille de faire à appel à la société Entomologique de Nouvelle-Calédonie, ils sauront vous renseigner et je pense vous aider. Certains de leurs membres ont probablement déjà élevé des papillons. Leurs coordonnées sont dans ce lien : http://www.oeil.nc/cdrn/index.php/acteur/view/4153.
Une autre solution serait de sous traiter : la plupart des serres destinées au public font appel à des centres d'élevage et font de la "maintenance" de ce qu'ils reçoivent. Quand il n'y en a plus suffisamment, on en recommande. A voir si c'est possible chez vous.

Sur le forum nous avons plusieurs professionnels. Je peux vous en citer 2 qui pourront vous exposer les difficultés d'un élevage professionnel : Ludovic, notre administrateur et JPV qui gère un centre d'élevage de grande taille. Vous pouvez essayer de les contacter via le forum.

Lucile

Bonjour à tous, je vais essayer de répondre point par point

Je tiens à remercier les personnes sur ce forum pour leur implication et les réponses réactives que j'ai reçues. Pour clarifier encore les choses ce projet est à mettre en place dès que possible quand tous les paramètres nécessaire à la réalisation seront réunis (plantes hôtes principalement, nourricières et chenilles ou œuf, je ne pense pas qu'il soit simple de débuter avec des imagos et de les faire pondre dans un premier temps).
Pour commencer je pense placer les plantes hôtes avec les chenilles dans des cages protégées par des moustiquaires. Faut il que les cages soient abritées du soleil, de la pluie, du vent? On me propose de mettre à disposition des algeco pour un élevage pilote. Est ce que des conditions artificielles peuvent reproduire la réalité? A mon avis, je prefèrerais le faire en extérieur. Si vous avez des idées je suis preneur.

Concernant les passionnées il y en a effectivement, mais pour des raisons personnelles, ces personnes ne souhaitent plus apporter d'appuis au projet. Et  il n'existe pas de sous traitant à ma connaissance dans ce domaine, l'entomologie n'étant pas très développée en NC. Je ne pourrais donc pas compter sur des spécialistes localement. Je vais essayer de contacter les personnes que vous me conseillez, et je continuerai de poster régulièrement sur ce forum.

En vous remerciant encore une fois,

bonne journée

Bien cordialement

ouloul a écrit:

Bonjour à tous, je vais essayer de répondre point par point

Je tiens à remercier les personnes sur ce forum pour leur implication et les réponses réactives que j'ai reçues. Pour clarifier encore les choses ce projet est à mettre en place dès que possible quand tous les paramètres nécessaire à la réalisation seront réunis (plantes hôtes principalement, nourricières et chenilles ou œuf, je ne pense pas qu'il soit simple de débuter avec des imagos et de les faire pondre dans un premier temps).
Pour commencer je pense placer les plantes hôtes avec les chenilles dans des cages protégées par des moustiquaires. Faut il que les cages soient abritées du soleil, de la pluie, du vent? On me propose de mettre à disposition des algeco pour un élevage pilote. Est ce que des conditions artificielles peuvent reproduire la réalité? A mon avis, je prefèrerais le faire en extérieur. Si vous avez des idées je suis preneur.

Concernant les passionnées il y en a effectivement, mais pour des raisons personnelles, ces personnes ne souhaitent plus apporter d'appuis au projet. Et  il n'existe pas de sous traitant à ma connaissance dans ce domaine, l'entomologie n'étant pas très développée en NC. Je ne pourrais donc pas compter sur des spécialistes localement. Je vais essayer de contacter les personnes que vous me conseillez, et je continuerai de poster régulièrement sur ce forum.

En vous remerciant encore une fois,

bonne journée

Bien cordialement

Salut! Tu as de la chance d'être en Calédonie!!!!

Quand j'habitais à Nouméa, j'élevais facilement Danaus plexippus (monarque) sur Asclepias curassavica et Papilio ilioneus amynthor (papillon du citronnier) sur citrus. Le Papilio montrouzieri (papillon bleu protégé) peut aussi s'élever sur Citrus même si sa plante hôte principale est le Bolé (Acronychia laevis).