Le
ricini n'a aucune chance de s'implanter en France pour la bonne et simple raison qu'il ne diapause pas et qu'il a donc une reproduction en permanence dont le maintien n'est pas concevable sous nos climats.
Si son cousin
Samia cynthia s'est implanté s'est précisément qu'il est issu d'un climat semblable au notre et que la chrysalide est diapausante.le groupe
Samia cynthia composé de nombreuses sous espèces ou presque-espèces (dont ricini) a une grande distribution en Asie puiqu’ils se rencontre jusqu’au philippines et en Inde, sous des climats donc franchement tropicaux.
Concernant les éventuels troubles de santé provoqués par les papillons, ils se bornent à d’éventuelles allergies (aux écailles , au méconium, aux poils …) comme on peut en faire avec n’importe quelle substance.
Il faut quand même mentionner les envenimations possibles par épines ou poils urticants. Des cas de mort
heureusement fort rares ont été rapportés par choc anaphylactique suite à des contacts fortuits avec des chenilles urticantes en particuliers certains Saturnidae d’Amérique du sud comme les
Hylesia ou les
Automeris.
Sans aller aussi loin, les chenilles processionnaires du pin et du chêne peuvent causer des accidents assez sérieux et même gravissimes en cas de contacts prolongés et excessifs.
Les maladies microbiennes ou virales sont à écarter car ce sont des animaux beaucoup trop éloignés de nous Donc leurs pathogènes ne peuvent pas nous infecter. On craint donc considérablement plus avec son chat ou son chien. Sans parler du vecteur le plus dangereux pour l’homme, et de très loin : ses propres congénères.
Pour illustrer ces propos , et pour m’éviter du travail, voici qqs extraits du livre « papillon » pour lequel j’avais écrit les textes :
(…)Aux États-Unis, au début du siècle, le Megalopyge opercularis s’était développé si abondamment en certains endroits, qu’il y avait des poils partout au point de fermer les écoles publiques devenues insalubres. (…)
(…)Groupe important, exclusivement Américain, les [i]Automeris, ont été pressentis comme producteurs de soie. Effectivement, ils en produisent et même pas mal. Hélas, il a fallu rapidement déchanter : les chenilles, très urticantes, posaient de gros problèmes de manipulation. Mais on aurait volontiers sacrifié quelques éleveurs,
pourvu qu’on produisît une belle soie. C’était sans compter sur le vice des chenilles : consciencieusement, en tissant leur cocon, elles incorporaient leurs épines à la soie. Le tissu qui en résultait, véritable silice, provoquait des démangeaisons épouvantables. Les clients se sont plaints et il a fallu arrêter la fabrication ! (…)
(…)Assez classique comme moyen de défense mais toujours efficace, le revêtement de poils urticants. Une technique largement utilisée par les chenilles poilues. Les plus connues sont les processionnaires du pin et du chêne, vivant dans des nids communautaires atteignant plusieurs centaines d’individus. Elles sont recouvertes de poils pouvant infliger de violentes démangeaisons à l’imprudent qui les manipule ou qui touche simplement leur nid. Ce désagrément passager peut se transformer en danger permanent lors des grandes invasions. On trouve dans la littérature de tels exemples : En 1865 le bois de Boulogne fut envahi par des processionnaires du chêne. Les chenilles étaient si nombreuses que le vent, en répandant leurs poils sur les environs, avait rendu les lieux inhabitables. Le gibier avait émigré. Des ouvriers dépêchés pour récolter et détruire les nids avaient payé de leur vie
. Fort heureusement de tels accidents sont très rares et le contact reste plus souvent désagréable que dangereux.
Plus rares sont les papillons urticants. Une de ces espèces,
Hylesia metabus, s’est rendue célèbre en Guyane pour ses désagréments. Périodiquement, elle est sujette à des pullulations. Comme elle est nocturne, dès la nuit tombée, les papillons tournent en masse autour des lampadaires. En s’agitant, ils répandent une grande quantité d’écailles et de poils urticants très fins qui forment un aérosol particulièrement agressif pour les muqueuses respiratoires et la peau. Les réactions allergiques qu’ils déclenchent ont été regroupées sous le terme médical de « papillonnite ». Pendant la période d’éclosion, les autorités peuvent instaurer un véritable couvre-feu en interdisant les éclairages extérieurs.
Les propriétés urticantes des chenilles n’ont pas toujours été considérées comme un inconvénient. Les Romains leur ont même trouvé une application pour le moins inattendue. Mettant à profit les propriétés rubéfiantes et vésicantes de ces poils, ils les utilisaient pour se frictionner les parties génitales.
La tuméfaction qui en résultait était censée accroître le plaisir amoureux. Cette pratique qui avait valu aux chenilles d’être qualifiées de « chenilles voluptueuses », semble avoir été abandonnée de nos jours...