Sur un autre post, je vous avais présenté les élevages de la classe. Je devais passer un examen.
Les épreuves sont terminées. Les résultats seront connus le 30 mai.
Ceci dit, le mémoire a eu beaucoup de succès. Je vais en publier quelques morceaux. Si cela peut aider d'autres enseignants...
UN GRAND MERCI A ARNAUD ET A CE FORUM
Titre du mémoire : Organiser et gérer des données dans le domaine du vivant pour donner du sens en mathématiques au cycle 2Quelles données peut-on recueillir ?
Comment articuler l'observation du vivant et les mathématiques ? (mesures de longueur)
Les insectes sont très fragiles. Beaucoup d’entre eux ont été victimes de virose, de manque d’humidité ou du froid… . La prise régulière de photos a été déterminante pour la conduite du projet. Elle permet la manipulation sans crainte pour les animaux.
Seulement, des élèves aussi jeunes éprouvent des difficultés à comprendre que la taille d’un individu est différente en photo ou dans la réalité. Ils le perçoivent lorsqu’il s’agit d’êtres humains, mais pas pour les chenilles.
La solution est venue d’un visionnage d’un film. Lors d’une séquence sur la naissance, nous avons vu l’éclosion d’un œuf de tortue. L’image était grossie. L’œuf et la tortue prenaient tout l’écran… jusqu’au moment où le propriétaire de la tortue a pris l’œuf entre deux doigts.
S’en est suivi une discussion sur les images et la présence d’un objet référent pour estimer la taille des insectes sur les photos.
On aurait pu choisir une allumette, comme font beaucoup de spécialistes, un trombone ou tout autre objet, mais le temps scolaire est finalement très court et c’est une bandelette de « un centimètre » de largeur que nous avons placée sur chaque photo. Elle permettait d’introduire les unités de mesures.
Résumé d'une partie du mémoire : Si l’organisation et la gestion de données participent à la construction de concepts scientifiques, il existe une analogie entre la démarche d’investigation et de résolution de problème.
Dans les deux cas, il est nécessaire de prendre en compte les conceptions, de les questionner, de créer des ruptures pour aider les élèves à dépasser leurs obstacles.
Les situations-problèmes en sciences et en mathématiques apportent du sens aux apprentissages.
La verbalisation ou l’écriture des procédures aide à la compréhension.
Evaluation des élèves :Après avoir observé et travaillé sur deux cycles réels de papillon Philosamia Ricini (Bombyx Éri), les élèves ont essayé de faire le schéma correspondant aux différents stades de développement.
Les élèves identifient 4 stades du développement. Les principales erreurs dans la chronologie portent sur les cocons qui restent mystérieux pour eux.
En relevant des mesures (taille, température…) et en organisant les données obtenues dans des tableaux, des graphiques ou sur des calendriers dans le projet « Des élevages au CE1 pour apprendre… », les élèves contextualisent leurs connaissances. Décontextualisés, les outils (tableaux, graphiques, mesures…) deviennent des objets d’apprentissage en eux-mêmes.
Les élèves qui maîtrisent l’objet sont en phase d’automatisation. Pour les élèves dans le doute ou en difficulté, il est utile de recontextualiser en leur demandant s’ils ont déjà rencontré une situation analogue, de la leur faire expliciter pour accéder aux procédures déjà utilisées.
Pour ces élèves-là, le va-et-vient entre les différentes situations d’apprentissages favorise le transfert. Le langage permet d’exprimer ce lien : « Rappelez-vous comment vous aviez fait pour… », « C’est le même tableau que… », « Comment utilisez-vous le tableau des responsabilités ? … Comment allez-vous utiliser le tableau sur les œufs ?»
Les élèves doivent être conscients que le transfert est l’enjeu principal de la situation d’apprentissage.
Conclusion partielle :Parce qu’il prenait appui sur une situation concrète, signifiante et motivante pour les élèves, ce projet a contribué à fédérer le groupe classe et à donner du sens aux apprentissages.
Il a également :
- favorisé la découverte des caractères fondamentaux d’êtres vivants par l’observation en continu ;
- offert de nombreuses possibilités d’utiliser les outils mathématiques et a contribué à en comprendre le sens ;
- permis dans le cadre de la démarche d’investigation de développer des compétences transférables à d’autres domaines : trier, sérier, classer, estimer et utiliser des unités de mesures, utiliser des tableaux et des graphiques.
La présence d’animaux dans la classe, tout en favorisant la communication, a suscité des émotions que les élèves ont progressivement apprivoisées. J’ai également pu constater à plusieurs reprises que :
- les élèves se sont sentis responsables d’êtres vivants et ont su faire preuve d’initiative ;
- les échanges entre élèves ou avec des spécialistes ont contribué à faire évoluer des conceptions.
L’interdisciplinarité qui donne de la cohérence aux apprentissages a été facilitée par la polyvalence inhérente à notre statut de professeur des écoles.
Dans un projet interdisciplinaire, il ne faut pas perdre de vue l'objectif visé : apprendre. Il est indispensable de cadrer le projet en fonction des compétences à atteindre en fin de cycle.
Au cycle 2 :Un schéma pour finir :