Notes d'élevage - Acanthobrahmaea europaea

Quelques photos de mon petit élevage (4 chenilles)de Acanthobrahmea europaea.





J'ai fait cette vue rapprochée pour montrer les stigmates respiratoires de la chenille.





Elevage effectué sur Fraxinus exelsior.

Sympa comme élevage
Tu l'a fait en intérieure ou extérieure

goranlutten a écrit:

Sympa comme élevage
Tu l'a fait en intérieure ou extérieure

Il est réalisé en intérieur ; comme je l'ai dit sur un autre post, il a fait longtemps froid chez nous, et cette espèce endémique des pentes du Mont Vulture, ancien volcan éteint qui est situé dans la province de Potenza, à presque mi chemin entre Naples et Bari, en Italie méridionnale.

C'est dire si là bas, leur hivers sont plus chauds que les notres. Donc, il leur fallait au moins les 18/20° pour pouvoir évoluer normalement.

Belle espèce
Elles mesurent combien pour l'instant?

jolies, un lepido peu commun en elevage à cause de son statut de protection et la faible repartiton geographique de l'espèce.

pierrepaul a écrit:

jolies, un lepido peu commun en elevage à cause de son statut de protection et la faible repartiton geographique de l'espèce.

Oui, et j'ai acheté les oeufs en Bielorussie ; c'est dire un parcours plus que bizarre pour un papillon italien.

Pour moi, c'est un peu la consécration du rêve de mon maître le Docteur Paul Houyez ; quand je l'ai connu en 1974, il m'a pris sous son aile et a fait mon éducation scientifique. Nous sommes devenus très proches, et je m'occupais de certaines de ses correspondances, et c'est ainsi que j'ai eu l'honneur de correspondre avec le Comte Fédérico Hartig qui avait 74 ans à l'époque ; le courrier que je lui adressai au nom du docteur concernait une demande d'oeufs de A.europaea pour élevage et essais de naturalisation de la chenille. Deux fois le comte Hartig nous a envoyé des oeufs, et deux fois ils ont mis trop longtemps avant de nous parvenir ; les chenillettes étaient mortes dans la petite boîte. Nous n'avons jamais pu l'élever, ni dès lors envoyer quelques chenilles préparées à différents stades au comte Hartig.

Voilà pour l'histoire des oeufs.

En ce qui concerne la taille, elles mesurent actuellement près de 8 cm de long

pierrepaul a écrit:

jolies, un lepido peu commun en elevage à cause de son statut de protection et la faible repartiton geographique de l'espèce.

Après vérification, l'espèce n'espas a proprement parler "interdite de capture" elle n'aparait pas au cites, ni sur aucune listes rouges.

On ne peut simplement ps pénétrer dans le périmètre de la réserve. Mais comme très souvent, les papillons sortent de cette réserveset vont se reproduire bien loin, ce qui permet de les capturer en début de mars

Après trois années sans éclosions d'imagos, après pourtant un élevage très réussi jusqu'à la nymphose, voici que l'élevage 2015 me donne mes premiers imagos. Je m'étais renseignés auprès de plusieurs éleveurs italiens, et ils étaient unanimes, je n'obtenais pas d'éclosion à cause que je sortais les chrysalides de terre quelques semaines après la nymphose. ils m'ont dit de ne toucher à rien et de laisser les chrysalides où elles étaient, tout en les plaçant de suite au frais à l'automne, et en humidifiant le substrat toutes les semaines.

Il y a quelques jours, j'ai vu des chrysalides sortir la tête de la terre, j'ai rentré mon terrarium au living, et hier puis ce matin, bingo ; 3 imagos que je vous présente ci-dessous.

La chrysalide qui émerge de terre



Les trois imagos ; deux mâles et une femelle.

La femelle d'abord :







Ensuite les mâles :

Bravo Gilbert.
Superbe , il y a plus qu'a avoir de la descendance.

Excellent ! En plus sur arbousier !

Il semble y avoir des variations entre mâles non ?

De bien jolies bêtes. Une fiche d'élevage Gilbert...?

Question fiche d'élevage, il n'y a rien de plus simple.

1) je place des jeunes feuilles de frêne avec les œufs dans une petite boîte en plastique.

Attention : j'ai dit jeunes feuilles et non pas "feuilles sortant du bourgeon" ; ces feuilles là sont trop humides voir collantes et tueraient les chenilles "néonates".

Après la première mue, je place les chenilles sur des branches de frêne trempées, et je veille à ce qu'il y ait toujours de belles feuilles fraiches. Pour ce faire, je place un second pot d'eau avec des branches fraîchement coupées juste à côté du premier en se faisant chevaucher les branches, et quand les chenilles ont quitté le premier bouquet, je retire le pot, le nettoie, puis j'attend le moment de remplacer celui qui est dans la grande cage d'élevage. Souvent, les feuilles de frêne n'ont pas le temps de sécher ; elles sont complètement ingurgitées par les chenilles.

Il ne faut jamais laisser les chenilles sans nourriture, sans quoi, elles vont s'attaquer et se manger les tubercules (scoli). Au moment de la pré-nymphose, les chenilles perdent ces tubercules ; c'est le signal, et il faut sans tarder les placer dans un vivarium sur une couche de minimum 10 cm de terreau neutre.

Ensuite, c'est placer au frais, et  "don't touch" jusqu'au printemps, mis à part les apports hebdomadaires de pulvérisation de la surface du vivarium. Cette année, j'ai même recouvert le vivarium avec un film plastique alimentaire, afin de garder un hygrométrie constante dans le vivarium. Comme la photo le montre, peu avant l'éclosion de l'imago, la chrysalide remonte à la surface, et soit laisse la tête à ras du sol, soit comme la photo sort un peu plus haut que le niveau du sol.

C'est vraiment un élevage facile, il n'y a que de la nymphose à l'éclosion que les problèmes peuvent survenir.

Voilà, ce n'est guère très "scientifiquement" exprimé, j'en conviens, mais c'est exactement ce que j'ai fait.

PS : Les petites branches d'arbousier ne servent juste que de support au développement des papillons naissants.

Félicitations Gilbert ! Merci de nous faire partager ton expérience et tes photos de cette espèce peu courante.

C'est curieux que les chrysalides n'éclosaient pas parce que tu les sortais...

David a écrit:

Félicitations Gilbert ! Merci de nous faire partager ton expérience et tes photos de cette espèce peu courante.

C'est curieux que les chrysalides n'éclosaient pas parce que tu les sortais...

Bonsoir David.

Ce n'est pas si curieux que cela ; il existe des espèces dont la chrysalide ne supporte pas être sortie de sa logette, sans quoi c'est le dessèchement assuré. Par exemple, les chrysalides de Cucullia ou de Chargacucullia ; si on a la maladresse de les sortir de leur logette ou de leur léger cocon, c'est fichu ; elle sèchent irrémédiablement ; même en les arrosant souvent.

Donc, je présume que c'est plus ou moins le même principe pour europaea. Il n'est pas impossible qu'en construisant sa logette, la chenille la tapisse d'une substance complètement hermétique qui permet d'isoler complètement la chrysalide, ce qui permettra à celle-ci de vivre sa nymphose de façon optimale.

Mais, ce n'est bien entendu qu'une hypothèse.

Bravo à toi
Je me suis cassé le nez par le passé à 2 reprises, justement au moment de l'émergence des chrysalides. J'avais mis cela sur le compte d'une certaine dégénérescence de l’espèce.
Merci pour le truc