Parasa lepida (Limacodidae) - Notes d'elevage

Bonjour,

Pour la petite histoire, fin 2014 j'ai ramassé quelques cocons et chenilles de cette espèce puis j'ai eu des éclosions au printemps, des reproductions le jour suivant puis des oeufs le jour d'après. Mais aucune chenilles ! J'ai pourtant l'impression que ce n'est pas une espèce difficile d'élevage.

La reproduction constatée :



Et les oeufs qui étaient très petits, pondus en filaments et surtout particulièrement fragiles (j'ai fait quelques omelettes en les déplaçant).



En me renseignant un peu plus dernièrement, je me suis rendu compte qu'en fait les oeufs n'auraient pas dû ressembler à ça. Sur ce lien comme sur mes bouquins récemment achetés, ils ressemblent à ça :



Selon moi, mon erreur a été de les faire pondre dans la cage et non sur la plante hôte. Vous en pensez quoi ? Quelqu'un a-t-il déjà élevé de genre d'espèce ?

Lucile

Bonjour,
Selon certaines expérience de collègues, effectivement le support de pontes pour certains papillons sont important si décoller de la feuille ou de la tige les oeufs meurt, si les feuilles sèches c'est pareille et.

Il semblerait que la femelle insert les œufs dans le limbe des feuilles donc que la chlorophylle et/ou l’humidité assurée a/ont peut-être un rôle essentiel à l'évolution des œufs.

Je prends exemple sur une espèce de Sauterelle-feuille élevée. La femelle insert les oeufs dans le limbe de certaines plantes nourricières. En récoltant des œufs non-inserés et conservés dans les mêmes conditions que le feuillage hôte, je me suis aperçu que les pontes "nues" ne donnes jamais rien et ce même en les plaçant dans de la mousse oasis maintenue humide.

En comparant la disposition dans la feuille et la ponte que tu as obtenu, la femelle a été contrarié.

Citation :

Il semblerait que la femelle insert les œufs dans le limbe des feuilles

C'est exactement ce que je me suis dit en voyant la photo. Après, je suis curieuse de voir comment la femelle pourrait bien faire ça vu que, contrairement aux sauterelles que tu cites, elle n'a pas d’ovipositeur ! Ceci dit, j'ai peut-etre mal vu la première fois. J'ai fait une "petite" récolte il y a peu :



Quelques observations intéressantes :

- La chenille fait son cocon à la fin de l'automne et c'est sous cette forme qu'elle passe l'hiver. Donc dans les cocon que je ramasse au printemps, j'y trouve une chenille en prénymphose toute molle et complètement immobile :







Tous les cocons que j'ai ramassés contenaient une chenille vivante. Pas de parasites, pas de mort, ce qui est très rare ici. Les seuls chenilles mortes que j'ai trouvées l'année dernière étaient dans des cocons qui avaient été fait sur des joins de fenêtres et non sur des troncs d'arbre.

- En avril, la chenille se transforme en chrysalide. Pour le moment, je n'en au qu'une, pas très bien formée (mais on s'en fout, je lui demande pas d'être parfaite). Elle est petite et assez molle d'où la nécessité d'avoir un cocon bien rigide.





De mémoire, le papillon émerge environ 2 semaines après la nymphose.

Ça évolue : presque tout le monde en chrysalide. Pas de soins particuliers, je les ai juste balancés dans une boîte sans humidité et mal aérée.

Bonjour,

Les imagos sortent petit à petit et déjà les premiers accouplements. Je les ai installé dans un faunabox dont certaines parois sont tapissées d'essuie-tout pour permettre aux papillons de s'accrocher. A noter qu'ils n'ont pas besoin de support pour de développer correctement après l'émergence.



Et voilà deux d'entre eux qui se reproduisent :



Et j'ai compris pourquoi les œufs que j'avais eu l'année dernière n'étaient pas formés correctement. C'est uniquement une question de support.

Ludovic a écrit:

Il semblerait que la femelle insert les œufs dans le limbe des feuilles donc que la chlorophylle et/ou l’humidité assurée a/ont peut-être un rôle essentiel à l'évolution des œufs.

En fait non, ils ne sont pas pondu dans la feuille. La femelle n'en a d'ailleurs pas la possibilité (pas d’ovipositeur adapté). Il lui faut juste une surface plane, ce qui est le cas de la paroi de la boite que j'ai utilisé cette fois. Dans un filet, le papillon n'a pas la possibilité d' "étaler" ses œufs sur un fil, tout simplement ! Et c'est d'ailleurs probablement pour ça qu'elle les avait pondus les uns sur les autres, en filament.
J'ai placé un petit pot avec une des nombreuses plantes nourricières mais la femelle a préféré la paroi de la boite. Voici des photos de ce que j'ai obtenu cette fois :




Ils sont extrêmement plats et assez grands vus de face (2 mm). Dans la nature, je pense qu'ils sont même carrément indétectables.

Lucile

Très beau reportage, et superbes photos ; merci Lucile, et bravo.

Merci Gilbert, contente que ça te plaise

Alors voici la suite. Les premiers oeufs pondus sont morts, je n'ai eu aucune chenille. Ils sont très sensibles à la dessication et se sont simplement désséchés. J'ai donc viré tous les papillons de la boite et laissé uniquement les oeufs sur les parois (de toute manière, je ne peux pas les décoller). J'ai ensuite placé un gros morceau d'essuie-tout détrempé dnas le fond et j'ai refermé avec du film alimentaire. Je n'ai fait aucun trou. Et hier, une surprise m'attendait : les jeunes chenilless ont sorties



Le prochain défi va être de les faire grimper sur la plante nourricière. Deux solutions : soit j'appoche une feuille pour voir si elles y  grimpent, soir je les y mets moi même. Elle sont minuscules mais manipulables avec un cure-dents. J'ai donc testé et je verrai demain si elles ont commencé à manger :



Lucile

Ça alors, ces chenilles ressemblent plus à des oeufs après leur éclosion qu'avant

Drôle d'espèce !

J'attend la suite, ça promet

Wait and hope !

Yes ! De la semoule allongée !

On dirait des petites chenilles de Papilionidés toutes jaunes.

Good luck

RAS, ça pousse bien. Très simple à manipuler avec un cure-dent, je les ai mise sur cerisier et ça leur plait. Pour information, cette espèce est très polyphage, on trouve des cocans sur les troncs de quasiment tous les arbres. Une préférence tout de même pour Zelkova serrata et cerisiers en tout genre.

Les petites se portent toujours bien. J'ai des L2 et L3 (enfin je crois) par centaines. Je ne vais pas tarder à me délester de quelques unes.





Celle-ci est dans les plus grosses :



Elles ne mangent que la face supérieure (ou inférieure) des feuilles. Dans les prochains stades, elles devraient la manger entièrement.

Lucile

Bonjour,

Suite et fin de l'histoire pour la session 2016 : les bestioles sont toutes mortes en en lapse de temps record. Je pense à une virose d'où une contagion rapide. Évidemment, due à un souci de maintenance : la chaleur de mon appartement n'a rien du arranger, mais je pense qu'avoir laissé les chenilles dans des boîtes quasi closes au delà du 2eme stade est la principale erreur.

Le printemps arrivant, je suis allée visiter les troncs d'arbres à la récolte de nouveaux cocons.


Affaire à suivre donc !

Lucile

Bonjour à tous,

Jamais 2 sans 3 ! La session 2017 s'étant soldée de la même manière que la précédente (tout crever...). Je retente donc une fois encore. Même source de cocons que les fois précédentes, à savoir les troncs d'arbres au bord d'une route (un endroit pas charmant du tout). Pas de soucis d'émergence, d'accouplement, de ponte et d'éclosion des oeufs. J'ai actuellement un lot sur cerisier et un sur camphrier. Les chenilles sur Cerasus se développent apparemment un peu plus vite.






En prémue ça donne ça. Les épines deviennent marron et les chenilles deviennent plus ovales. C'est intéressant à observer, la peau se fend sur le dessus de la bestiole. J'espère tomber dessus au bon moment pour quelques photos.




Lucile

Bravo pour l’obstination en espérant que cette fois-ci ça marche