Le plus simple est de ramasser les chenilles trouvées par hasard, mais si on veut plusieurs dizaines de chrysalides, il vaut mieux partir d’une femelle capturée dans la nature ; comme pour la majorité des papillons capturés, elle est déjà fécondée ; il est donc inutile de capturer un mâle. La méthode suivante est indicative ; à chacun de l’adapter en fonction de ses disponibilités en matériel, l’essentiel est de retenir les principes de l’élevage
LES PLANTES NOURRICIERES
Elles appartiennent toutes à la famille des Apiacées (anciennement ombellifères), du moins chez nous , puisqu’en extrême Orient il peut se développer sur les agrumes, comme beaucoup de Papilios exotiques. Les plus faciles à se procurer sont la carotte et le fenouil qui donnent de très bons résultats
LA PONTE
Elle peut s’obtenir même si on a pas de volière. Un pot de 30 cm de diamètre coiffé d’un manchon d’environ 40 cm de hauteur convient tout à fait. Dans ce manchon il faut mettre des tiges et feuilles de la plante nourricière mais en prenant soin qu’elle soit assez volumineuse pour que le papillon ait le maximum de chance de la rencontrer en s’agitant dans la cage. Cette plante peut être simplement des feuilles de carottes coupées dont les tiges trempent dans l’eau contenue dans une petite bouteille.
Il faut placer le tout au soleil, dehors de préférence, et une seule femelle par manchon. Plusieurs individus ensembles se dérangent en permanence et finissen rapidement t par mourir épuisés. Attention, si le soleil est trop fort, il faut placer le pot à mi-ombre sous peine de voir mourir.
Si le temps est très chaud, on peut vaporiser de l’eau pour augmenter l’hygrométrie ; une humidité ambiante élevée favorise la ponte.
NOURRIR LE PAPILLON
C’est le moins évident et souvent l’élevage rate à cause d’un manque de nourriture En même temps que la plante hôte il faut mettre quelques fleurs à butiner ; les meilleures sont les centaurées, scabieuses, chardons, etc. les couleurs les plus attractives sont le violet et le rose. Mais ce n’est pas suffisant car la réserve de nectar est vite épuisée ; je recommande de placer sur le sommet du manchon un bon morceau de coton imbibé d’eau sucré ou miellée en espérant que la femelle boira, ce qui ne se produit pas systématiquement. Une astuce consiste à faire tomber sur une des fleurs qqs gouttes de ce liquide que le papillon absorbera en butinant. il est très important qu’il boive tous les jours sous peine de mourir déshydraté. Au besoin, s’il refuse de s’alimenter, il faut le nourrir de force en déroulant sa trompe au moyen d’une aiguille et en la plongeant délicatement dans le liquide sucré répandu sur la fleur ou dans le coton.
Une femelle correctement alimentée pond la plupart du temps dés le premier jour et peut donner plusieurs dizaines d’œufs et parfois plus de cent .
ELEVAGE DES CHENILLES
Très facile ! il vaut mieux ne pas détacher les œufs de la plante et si celle ci se dessèche (cas des feuillages coupés), il faut la placer contre des feuilles fraîches et les jeunes chenilles descendront d’elle même sur la nourriture nouvelle. L’élevage peut se faire en boite plastique ou en manchon ou en cage. En boite, il faut veiller à la propreté du lieu : pas de crottes accumulées sur plusieurs jours, pas d’excès d’humidité ruisselant sur les parois et risquant de noyer les chenilles, pas de nourriture avarié…
Pas de surpopulation non plus ; il ne faut pas perdre de vue que les œufs sont pondus un par un en liberté et donc que les chenilles sont solitaires, même si elles tolèrent la présence de congénères en captivité. Bien se souvenir que la surpopulation est une cause de maladies.
Si tout se passe bien, au bout d’un mois la chenille se nymphose sur les parois de sa cage ou sur les tiges de la plante (cas du fenouil)
L’éclosion du papillon a lieu au bout de 10 à 20 jours en été. Il y a 2 génération par an, parfois une troisième partielle dans le sud. Le stade hibernant est la chrysalide qui doit passer impérativement l’hiver au froid pour lever la diapause (réfrigérateur, hangar, etc.).