Daphnis nerii
(Sphinx du laurier rose)
Classification
Sphingidae > Macroglossinae > Macroglossini
OrigineEurope (pourtour méditerranéen), Proche-Orient, Afrique, Asie du Sud
Il est migrateur, mais ne remonte pas dans le nord de l'Europe car sa plante-hote n'y est que trop peu, voire pas du tout, retrouvée.
Plantes hôtes(Extrait des « Plantes-hôtes de substitution des chenilles du monde » d’A. SANTIN)Plantes-hôtes d’origine :- Mangifera sp.- Adenium multiflorum- Carissa sp.- Nerium oleander (laurier rose)- Rauwolfia sp.- Taberna (Tabernaemontana) sp.- Acocanthera sp.- Gardenia sp.Plantes-hôtes de substitution :
- Vinca sp. (pervenches)- Cornus sp. (cornouillers)- Quercus sp. (chênes)- Juglans regia (noyer commun)- Ligustrum ovalifolium (troène de Virginie)- Ligustrum vulgare (troène commun)- Fuchsia sp. (à vérifier)- Gardenia sp.Toutes les pervenches (
Vinca sp.) conviennent très bien à l’élevage, néanmoins, les chenilles sont plus grosses sur grande pervenche (V. major) que sur petite pervenche (
V. minor). Les chenilles démarées à la pervenche auront parfois du mal à passer au laurier rose, pourtant sa plante-hôte naturelle principale (les feuilles sont beaucoup plus dures).
Concernant les pervenches et le Laurier rose, il est utile d’indiquer que ces plantes sont très toxique (les chenilles le seront donc aussi).
Pour les autres plantes citées, je conseille de ne les utiliser qu'en cas d'extrème besoin ou en fin de croissance.
Biologie/MorphologieLes œufsLes œufs sont initialement vert-pomme et virent vers le jaune avec apparition d’un point ou d’un trait marron-noir (la queue de la chenille devient apparente) avant l’éclosion.
L’incubation est particulièrement courte : de 3 à 5 jours maximum (fonction de la température), ce qui rend difficiles les envois !
Les chenilles
Le stade larvaire est très court : il est de l’ordre de trois semaines, mais il peut n’en durer que deux à une température supérieure à 22-23°C.
Les jeunes chenilles sont de couleur jaune et elles sont très robustes : elles ne demandent pas de conditions particulières pour leur développement (température ambiante, pas de taux d’humidité particulier).
En fin de L2, on peut déjà voir apparaître latéralement, en avant de la chenille 2 petites taches blanches.
A partir du stade L4, elles deviennent très voraces et ne laisse rien de leur délicieuse plante-hôte, même pas les tiges !
Phénomène assez impressionnant, avant la nymphose, la chenille passe du vert pomme au noir très intense en à peine quelques heure (2 heures environ).
La nymphose se fait au sol (en surface) dans un cocon grossier. On pourra remarquer que la chenille rétrécie très peu et la chrysalide obtenue sera donc assez grande par rapport à la taille de la chenille.
Les chrysalidesLes chrysalides, qui mesurent jusqu’à 7 cm, sont assez fines et très mobiles. Elles peuvent être facilement sexées en observant leur extremité (Cf. fiche
A. atropos).
Les chrysalides éclosent au bout de 3 semaines environ (de 2 semaines à une température de plus de 20-22°C, et jusqu’à 4 semaines en milieux naturel).
On pourra très facilement repérer l’éclosion, les dessins de l’imago devenant particulièrement visibles par transparence (téguments fins).
Les imagos1/ Male ou femelle ?Les imagos peuvent être difficile à sexer : pas de différence flagrante au niveau de l’abdomen, ni au niveau des antennes. On peut voir la différence au niveau des dessins de l’extrèmité de l’abdomen : à gauche, le male et à droite, la femelle.
2/ Le nourrissageIl est manuel et est en général assez aisé, les imagos étant assez « disciplinés ». Il sont peu récalcitrants en général et il suffit de les attraper entre le pouce et l’index, de dérouler la trompe (qui est à peu près aussi longue que le corps) et de la tremper dans de l’eau miellée : ils se calment presque automatiquement. Pour le mélange, il est conseillé de diluer 1/4 de miel dans 3/4 d’eau (voir même encore plus diluer) de manière à obtenir quelque chose d’assez liquide (contrairement aux A. atropos).
3/ L’accouplementAucune difficulté à ce stade. L’accouplement est spontané, mais pas toujours observé car il se passe en pleine nuit et est très bref (comme chez beaucoup d’espèces de Sphingidae) : parfois seulement une demi-heure !
4/ La ponteIl n’est pas nécessaire d’alimenter les imagos pour obtenir des pontes, mais celles-ci seront en quantité plus faible si les femelles ne sont pas nourrit.
Pour obtenir des pontes, il est nécessaire de placer un rameau de la plante-hôte dans l’enceinte car les femelles ne pondront quasiment exclusivement que sur celle-ci. Les pontes seront isolées.
Je n’ai personnellement pas eu de problème pour faire pondre mes femelles (aucune condition particulière), mais ceci ne semble pas être une généralité : en effet, il semble parfois difficile d’avoir des pontes.
Température/HumiditéComme indiqué précédemment, pas de conditions particulières de température et d’humidité : les chenilles sont très résistantes et l’accouplement des imagos est spontané à 18°C comme à 25°C (développement plus ou moins long selon ta température d’élevage
RemarquesElevage assez simple pour le stade larvaire, néanmoins, l’obtention des pontes semble parfois poser quelques problèmes (?).
EDIT (3 avril 2013) : version PDF (http://www.fichier-pdf.fr/2013/04/03/daphnis-nerii/) qui comprend plus de photos et quelques modifications.