Rothschildia lebeauJe vais, dans cette fiche d’élevage, présenter mon expérience concernant l’espèce Rothschildia lebeau. Le but est de rendre cette fiche accessible à n’importe qui, aux débutants comme aux confirmés ! J’ai envoyé quelques œufs à des enseignants(tes), et il y aura là les principaux renseignements pour mener l’élevage à bien (en principe !^^)!
En effet, ayant obtenu 31 cocons sur 35 œufs au départ, je vais détailler comment s’est déroulé mon élevage et donner les différents facteurs qui peuvent conduire à la réussite de celui-ci.
C’est une espèce peu difficile qui se comporte très bien à température ambiante avec une hygrométrie moyenne. Evidemment, si la température se situe vers 24°C contre 22°C habituellement, la croissance va s’accélérer. Même chose pour l’hygrométrie, si elle est plus élevée.
Ne pas oublier qu’il s’agit d’un papillon originaire du Costa Rica !
Les œufs :Les œufs n’ont besoin de rien. Il ne sert à rien d’humidifier les œufs ou de les placer sur sopalin humide. De plus il y aurait des risques de formation de moisissures.
Placez-les simplement dans une petite boîte pour accueillir les chenilles dès leur naissance. Mettre un morceau de sopalin sec dans le fond de la boîte peut aider les chenilles à se déplacer dès leur sortie. Les œufs éclosent au bout d’environ 2 semaines après la ponte, et un peu plus tôt en fonction de la température et hygrométrie ambiante.
La chenille :J’ai réalisé l’élevage entier sur Ligustrum ovalifolium (Troène de Californie) sans aucun problème. Ligustrum vulgare marche aussi très bien et je suppose que toutes les autres espèces de Ligustrum fonctionnent. Le lilas fait aussi l’affaire !
L1 :Les placer dans des boîtes de petite taille (environ 10*15cm voir un peu moins) par groupes plus ou moins importants sans qu’il y ait de surpopulation. A noter que les Rothschildia lebeau supportent bien la collocation et qu’à partir du moment où il y a de la nourriture il n’y a aucun problème.
Changer le plus régulièrement possible le troène de façon à ce qu’il y ait toujours du feuillage frais. Mais cela s’applique à toutes les espèces ! Tout comme le fait de changer l’enceinte d’élevage en y enlevant les crottes qui pourraient entrainer la formation de moisissures et donc l’apparition éventuelle de maladies… Mettre un sopalin dans le fond de l’enceinte permet un nettoyage plus facile de celle-ci.
Le premier stade ne s’éternise pas et il va rapidement laisser place au second.
Les chenilles de lebeau ont tendances à grandir à des vitesses différentes. Je séparais les chenilles grandissant plus vite des chenilles ayant un développement plus lent. Les chenilles « en retard » sont souvent plus faibles, et donc peuvent développer une maladie plus facilement. Dans la nature, la sélection naturelle étant sans pitié, les plus faibles seraient sans doute destinées à la mort. C’est une précaution que je préfère prendre, même si ces chenilles sont franchement robustes, du moins tant qu’ils n’y a pas trop de consanguinité dans la souche.
L2 :Pas trop de changement dans la façon de faire par rapport aux L1.
Augmentez le volume de la boîte si besoin.
L3 :A partir de ce stade, je change l’enceinte d’élevage qui commence à être trop étroite.
Deux possibilités :
-La boîte en plastique hermétique qui a pour avantage, grâce à la condensation, de garder de l’humidité et donc de faire en sorte que le feuillage reste frais. De plus la chaleur est bien gardée, donc le développement est plus rapide. MAIS, le développement de moisissures et autres champignons se fait lui aussi plus rapidement. Il faut donc être très rigoureux dans le nettoyage de l’enceinte et préférer une boîte en plastique de taille adéquat au nombre de chenille qu’elle contient. Notamment pour que les chenilles ne meurent pas d’étouffement par manque d’air.
-Le vivarium aéré. Cela peut être un vivarium classique en plastique avec un couvercle percé pour une aération optimale, ou une cage faite de toile (tulle, grillage…), ou bien une boîte en plastique dans laquelle on aura percé quelques trous. Evidemment, l’hygrométrie ne sera pas la même, et la chaleur ne sera pas gardée. Le développement sera par conséquent plus lent. Il faut donc veiller à garder la cage dans un endroit où la température ne baisse pas, et idéalement dans la pièce la plus chaude. Ensuite, il faudra tremper le feuillage dans l’eau pour qu’il reste frais. De plus cela a l’avantage de ne pas être obligé d’aller chercher du troène chaque jour et de ne pas avoir à changer la cage tout le temps.
Remarque importante : Pensez à boucher le moindre espace laissé entre les rameaux coupés en haut du récipient dans lequel vous avez plongé vos branches. Les chenilles risqueraient d’aller se noyer ! J’ai eu une perte à cause d’un petit espace qu’a repéré une chenille. Deux L5 ont carrément creusé le coton ou soulevé celui-ci pour aller prendre un bain ! Les deux sont restées vivantes ! Une d’entre elle était tellement grosse qu’un bout de son derrière sortait de l’eau ! Lorsque je l’ai sorti, elle a repris tranquillement sa tache alimentaire… Quand je disais qu’elles sont hyper robustes !
L4 :Toujours pareil ! On peut juste noter le changement de robe ! Superbes ces chenilles… Mais cela n’engage que moi
A partir du quatrième stade, je mets les chenilles dans la plus grande cage que j'ai. Elle a pour dimensions: 40*40cm à la base et 60cm de hauteur.
Voyez comme ça mange! (Ce sont ici des L5)
L5 :Une chose est sûre, c’est qu’avant de commencer l’élevage, mieux vaut vous assurer d’avoir une bonne quantité de nourriture sous le coude ! Parce que ça ne plaisante pas ! Surtout au dernier stade où elles deviennent tout simplement énormes.
Il s’agit du stade larvaire le plus long. C’est là où elles prennent le plus en tour de taille. Elles font un bon 8 cm de longueur pour plus de 2 cm d’épaisseur !
Une fois au bout, la chenille va tisser son cocon dans le branchage, suspendu à la façon d’un baluchon.
Les 31 cocons ont toujours été conçus de la même manière, suspendu au branchage.
Le cocon :Le cocon c’est le repos de l’éleveur (enfin si vous n’avez pas d’autres espèces !). Il suffit juste d’attendre. Suspendez les cocons en hauteur pour que le papillon puisse développer ses ailes sans problème. Souvent le papillon déploie ses ailes directement sur le cocon.
Au bout d’un mois les premiers papillons vont sortir. Souvent, les papillons pointent le bout de leur nez lorsqu'il y a un temps orageux, c’est-à-dire qu’il fait chaud et humide. Pour stimuler les émergences, il suffit simplement d’asperger légèrement les cocons avec de l’eau chaude (pas bouillante non plus) et d’augmenter un poil la température ambiante. Ensuite, le matin vous êtes presque certain de constater au moins une émergence !
C'est un mâle! Il me font vraiment penser à des Attacus atlas miniature!^^
Le papillon :Ce n'est pas compliqué, la femelle est en haut et le mâle en bas!
Le mieux est d’avoir une cage en tulle, en filet, très aérée de taille plutôt grande (dans la limite du possible). Le papillon ne se nourrit pas, comme tous les Saturnidae dont il fait partie, puisqu’il possède une trompe toute petite et donc inutilisable. Ce qui facilite la tâche de l’éleveur !
Une fois le papillon éclot… Profitez de la beauté de la bestiole ! Et de la taille : entre 10 et 14 cm d’envergure, ce qui est respectable !
Et ensuite, si vous avez comme moi des émergences simultanées, pour les accouplements le tour est joué !
Et c’est reparti pour un tour ! Le cycle de vie du papillon!
N’hésitez pas si j’ai oublié un truc ou si vous avez une question en particulier ! Il y a tellement de chose à dire !
L’image de conclusion :
Un beau mâle !
Alex