NE PAS… Conserver les œufs sur de l’essuie-tout- C’est un mauvais système pour réguler l’humidité (absorbe bien l’eau lorsqu’on la verse, mais sèche aussi très vite).
- Il y a un grand risque d’apparition de moisissures sur les œufs, ce qui peut causer la mort de ceux-ci.
Ma solution : Mettre les œufs dans une boite de petri dans laquelle on a déposé sur un bord un morceau d’essuie-tout imbibé d’eau. Attention néanmoins à ne pas mettre les œufs en contact avec cet essuie-tout.
NE PAS… Surpeupler les boites d’élevage- L’apparition de maladies est corrélée au nombre d’individus dans chacune des boites, donc plus les chenilles sont nombreuses, moins vous aurez de chance de réussite, une virose décimant parfois tout l’élevage. Bien sûr, tout dépend de l’espèce considérée, certaines étant plus sensibles que d’autres.
- Certaines espèces ne supportent pas la promiscuité. C’est le cas notamment des espèces possédant des moyens de défense comme les chenilles de Machaon (Papilio machaon) ou de Grande Queue-Fourchue (Cerura vinula). Les Sphingidae supportent aussi rarement la promiscuité : les chenilles chassent celles qui leur grimpent dessus en se dandinant violement.
- D’autres espèce sont cannibales lorsqu’elles sont en surnombre, comme la majorité des Noctuidae et des Arctiidae. Les sphingidae ont tendance à se grignoter la queue lorsqu’elles sont trop nombreuses.
Ma solution : Pour les L1-L2, je les mets par groupe de 10 dans des boites de pétri (8-10 cm de diamètre). Au-delà, dans de grandes cages de tissu (type Exoterra), je place les branches dans une bouteille d’eau et les chenilles dessus.
NE PAS… Utiliser des boites hermétiques- L’air est confiné, l’humidité est trop importante ce qui favorisent l’apparition de maladie
- Tous les bocaux sont à proscrire car ils ne laissent pas circuler l’air. Idem pour d’éventuelles bouteilles d’eau.
Ma solution :J’utilise toujours des cages en tissu. Pour les espèces européennes, on peut aussi choisir d’élever les chenilles en extérieur en manchon.
NE PAS… Relâcher les excédants d’élevage dans la nature (OPIE : Office Pour les Insectes et leur Environnement)
- « La plupart sont d'origine exotique et n’ont pas leur place dans notre environnement (passible de sanctions légales)
- Pour ceux originaires de nos régions, l'élevage favorise rapidement des souches adaptées à des conditions d'élevages et non pas des conditions naturelles auxquels ils ne sont pas soumis. Ainsi, en les relâchant, vous risquez de polluer génétiquement les populations déjà en place qui s'en trouveront donc affaiblies alors que vous souhaitiez peut-être les renforcer.
En cas d'excédents d'élevage, vous pouvez :- Distribuer vos excédents autour de vous dans les établissements scolaires ou auprès d'amateurs, action par laquelle vous contribuerez ainsi au rôle permanent de l'OPIE en matière de formation et de pédagogie,
- Proposez vos excédents au service des élevages de l'OPIE à
elevage@insectes.org,
- Finalement détruire vos excédents par congélation pour les éliminer dans des sachets étanches avec les ordures ménagères (mieux vaut réguler correctement les pontes ou les jeunes stades que de devoir détruire une grande quantité d'individus âgés) »
NE PAS… Multiplier les élevages- Plus vous aurez d’espèce différentes, plus il faudra de matériel, de plantes et surtout de temps. A moins que vous ayez toutes les plantes accessibles en bas de chez vous (ou que toutes les espèces mangent la même plante), que vous ayez toutes les connaissances nécessaires, plusieurs heures de libre par jour et rien d’autre à vous occuper, il est difficile d’élever plus de 5 espèces différentes en même temps, surtout lorsqu’on est débutant.
- Lorsqu’on a plusieurs élevages, il faut que l’hygiène soit encore plus stricte. La transmission d’une virose d’une espèce à une autre est fréquente et il faut veiller à bien se laver les mains après chaque changement de boite.
Mes solutions :- Je ne réponds pas à toutes les petites annonces sur Lepidoptera !
- J’évite d’avoir des espèces dont les petits stades se chevauchent (c’est-à-dire, qu’elles ne soient pas toutes en L1-L3 en même temps) puisque c’est à ces stades que la maintenance est la plus difficile. On peut très bien élever des espèces hivernantes et des exotiques par exemple.
- Je m’arrange pour que les plantes hôte se trouvent dans le même endroit, histoire de ne pas faire plusieurs km tous les deux jours
- Je nettoie à chaque fois les boites avec de la javel diluée. C’est le meilleur antiseptique à utiliser car il tue quasiment tout et même mal rincé, ce n’est absolument pas toxique pour nos petites bêtes.
- Pour les grosses L5, je multiplie les cages en tissu, ce qui implique d’avoir de la place (et beaucoup de place) si plusieurs espèces se retrouvent à ce stade en même temps.
NE PAS… Tripoter les chenilles- Certaines espèces sont urticantes et vous pourriez avoir quelques surprises si vous les triez une à une à la main.
- Certaines espèces ne supportent pas qu’on les touche et pourraient ne pas manger pendant plusieurs heures après manipulation.
- D’autres encore sont tellement agrippée à leur branche qu’essayer de les en décoller pourrait causer la perte malheureuse d’une de leurs fausses-pates.
Ma solution :Je ne touche que très rarement mes chenilles. Lors des changement de nourriture, je place les anciennes branches sur les nouvelles et je les laisse grimper seules.
NE PAS… Mettre les branches dans un récipient rempli d’eau sans avoir bouché l’orifice
- Une technique consiste à tremper les branches dans une bouteille d’eau et placer les chenilles sur celles-ci. Attention de bien boucher l’orifice car les chenilles ont une fâcheuse tendance à aller se baigner et ainsi se noyer.
- Une petite chose à savoir : lorsque des chenilles sont retrouvées noyées, celles qui flottent sont en général encore vivantes alors que celles qui ont coulées ne sont plus récupérables. On peut les placer sur du sopalin et les regarder reprendre vie.
Ma solution :Je coupe une bouteille plastique en 2 et je retourne la partie supérieure (comme pour faire un piège à guêpe). Ainsi, les branches rentrent facilement par le bouchon, ce qui permet d’en mettre beaucoup et donc de boucher l’orifice.
Je vous laisse écrire la suite...
Lucile